Révolution en vue dans la presse ! Demandez le journal gratuit payant en option !
Posted by Vincent Morin | Posted in business model, e-commerce, gratuit, Presse, stratégie marketing |
Partout dans le monde comme en France, le débat fait rage : les sites web d'information vont ils devenir payants ?
C'est en partie le chemin que prennent des grands titres de presse comme Le Figaro ou le Wall Street Journal édition mobile. Rupert Murdoch annonçait d'ailleurs que la majorité de ses sites d'informations allaient devenir payants.
Comment ?
Un abonnement de deux dollars par mois et par abonné pour avoir accès à l'édition web du Wall Street Journal. L'édition mobile sera facturée 1 dollar par mois. Surcoût raisonnable s'il en est, surtout au vu des résultats engrangées l'année dernière par la News Corporation : 2 milliards de dollars de perte...
On pouvait donc s'imaginer que l'information disponible tout le temps, en gratuité financée par la pub, vivait ses derniers mois.
Encore que..
Comme le précise le directeur général du Figaro, Francis Morel "« Il y aura toujours des sites d'informations générales qui seront gratuits et qui nous empêcheront de devenir payant ».
Des services à valeur ajoutée ?
L'information, c'est certes un site web diffusant des articles consultables en ligne. Et c'est encore la majorité des utilisations.
Mais le développement des technologies liées du web donnent de nouvelles manières de "consommer l'information".
- Applications iPhone
- Archives personnalisées
- Flux RSS détaillés et par rubriques
- Alertes automatiques par email sur des sujets précis
- Applications Blackberry...
Autant de services qui apportent une valeur ajoutée à l'information et qui justifient de passer sur un modèle payant.
Accéder à des services innovants mais payants ou continuer la simple consultation en ligne gratuitement, tel sera le choix à faire par les internautes... Pour peu que tout le monde suive le mouvement.
Il est vrai que ces nouvelles technologies et applications ont un coût de développement bien supérieur à l'hébergement de pages de contenu, si riche soit-il. Et ce fossé doit être comblé par ce que la pub ne saurait rapporter.
Mais il ne faudra pas confondre vitesse et précipitation. Envisager de passer sur un modèle en ligne payant pour renflouer les caisses est une stratégie qui paraît évidente pour la survie et la continuité de la presse.
Sans compter que les bons journalistes ne pourront se permettre de faire un plan de carrière chez un éditeur
de presse qui ne pourra assurer son avenir. Le risque à long terme est de produire des articles mal écrits (pour des professionnels, s'entend) ou de ne jamais vérifier une info majeure histoire d'attirer avant tout une forte audience web, source de revenus publicitaires, quitte à passer pour un tabloïd...
L'Iceberg en pleine face...
Machine arrière toute, virage à droite, le Titanic a quand même goûté de l'Iceberg en son temps, et sombré.
C'est ce qui risque d'arriver aux dirigeants de journaux qui ne sauront pas choisir la bonne stratégie.
Exemple brûlant : le «London Evening Standard», journal du soir comme l'est Le Monde en France, et qui coûtait 53 centimes d'Euros, vient de devenir... gratuit. Une première historique, surtout pour un journal qui a vu le jour en 1827...
Son propriétaire le milliardaire Russe Alexandre Lebedev, qui a perdu la moitié de sa fortune lors de la dernière crise financière, pense qu'il y en aura d'autres dans les mois qui viennent.
Conséquence : le tirage devrait passer de 250.000 exemplaires quotidiens à plus de 600.000 tirages, soit plus du double. Le pari est risqué car les coûts de tirage seront donc bien supérieurs.
La concurrence des journaux gratuits a donc définitivement changé le paysage de la presse écrite.
L'arroseur arrosé ?
Je reste un peu perplexe face à un tel paradoxe : alors que la presse papier se pose la question de la gratuité totale; la presse online, sanctuaire du gratuit à gogo, songe à devenir payante.
Cela dit, pour tous ceux qui considèrent que gratuit = pub = source d'argent, je rappellerai que le gratuit "TheLondonPaper" a été arrêté après une perte de 12,9 millions de livres avant impôts.
Quand je vous dis que ce n'est pas simple...
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