Rentabiliweb et Mailorama annulent la distribution de billets en bus : émeutes et violences à Paris
Posted by Vincent Morin | Posted in business model, buzz marketing, flop, mailorama, rentabiliweb, Stéphane Boukris |
Et de deux flops. C'est la loi des séries pour Stéphane Boukris. (Après la fermeture prématurée de faismesdevoirs.com). Le Buzz marketing n'est pas un métier facile...
J'avais souligné les dangers d'une opération de distribution de cash dans un de mes précédents billets sur buzzforbiz.com.
Loin d'être visionnaire, j'ai peut être été juste assez lucide pour annoncer comme beaucoup que distribuer des billets de banque dans la rue était risqué. Comme je le disais, c'est faire appel à un sens de la retenue que les Parisiens (et d'autres) n'auront jamais. Surtout en fin d'année de crise, juste avant Noël et après les impôts...
J'ai juste commis une petite erreur en annonçant que cette opération était légale. Bon certes la contravention se monte à 150 euros car il est interdit de distribuer de l'argent pour une opération publicitaire. Mais vu l'enjeu, les 50 personnes qui bossent sur ce buzz et les vigiles recrutés + 100.000 euros distribués, on est plus à 150 euros près.
Situation à 11h00 : tendue
La réalité dépasse la fiction.
D'après la préfecture de police, près de 5000 personnes étaient massées sur le Champ de Mars en attendant le bus de Mailorama. No comment.
Et des bus près du Champ de Mars un samedi, il y en a beaucoup. Résultat : à chaque arrivée d'un bus, la foule traversait n'importe comment pour taper contre les vitres. Risques de la circulation, dégradations et j'en passe. Beaucoup de jeunes (à capuches selon la préfecture qui a senti le besoin de le préciser) visiblement impatients faisaient monter la pression par bousculades.
A 12h00 : annulation.
Comme l'avait proposé Rentabiliweb, organisateur de l'opération de buzz marketing, la distribution de billets a donc été annulée face aux troubles possibles à l'ordre public.
Mais l'annonce a été faite tardivement et Rentabiliweb ne s'est pas présenté. L'information parvient enfin aux médias grâce à la police et les mégaphones de la presse informent la population. L'erreur de Rentabiliweb se situe selon moi à ce niveau. Mais ils ne sont pas forcements responsables de la suite...
Tout le monde rentre chez soi ? non...
Pas si simple, on est pas dans un livre marketing mais dans la vraie vie. C'est bien dommage. Dixit Les Inconnus : "Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont.".
Bilan :
Des oranges et des pommes (à proximité) pleuvent sur les voitures et les passants. Les vitrines des commerces à proximité sont protégées par les CRS. Puis la police subit des jets de projectiles divers, et une voiture est retournée par des cons en colère. (Je remplace la version officielle "jeunes" par "cons" volontairement). Une dizaine de personnes sont interpellées.
L'argent rend débile, et une foule se comporte comme un troupeau. L'oublier peut coûter cher. Image entachée, retombées négatives dans la presse et un deuxième échec pour Stéphane Boukris. Je lui souhaite de réussir sa prochaine opération car la critique est facile et l'art est difficile. Je respecte son travail. Cela dit c'était prévisible.
Tant mieux pour le Secours Populaire
Rentabiliweb a annoncé être très déçu de la tournure des évènements et a décidé comme convenu d'attribuer la dotation de 100.000 euros au Secours Populaire. A des gens qui en ont vraiment besoin et qui, j'en suis certain, ne se battront pas pour en avoir un morceau. Question de dignité. A méditer.
Mon avis : "J'accuse !" mais pas ceux que la presse voudrait accuser.
Blâmer Mailorama, c'est facile, blâmer Stéphane Boukris (que je n'ai pas encore le plaisir de connaître personnellement), c'est facile. Porter plainte contre l'organisateur, c'est un réflexe bien trop rapide.
Quand une de équipe foot gagne (ou perd) un match et que la foule se masse sur les Champs Élysées pour finalement casser des vitrines, on ne blâme pas l'organisateur : pourquoi ici ?
Ne nous trompons pas de coupables. Les personnes qui se comportent en sauvages sont les coupables. Ceux qui lancent des projectiles, frappent les passant, retournent une voiture, sont les coupables. Pas Mailorama, pas Rentabiliweb, pas Stéphane Boukris qui fait un coupable beaucoup trop facile à désigner.
Une photo publiée sur Agoravox montre bien que la violence était gratuite (à terre, c'est un photographe) et sans aucun lien avec une "déception". (Ou alors je ne sais plus reconnaître une personne déçue d'une agression gratuite).
La vidéo sur place rapportée par Libération est sans appel. Condamner Rentabiliweb et Mailorama, c'est simplement donner raison à gens agressifs.
Je vous laisse à votre réflexion mais tous les commentaires sont les bienvenus !
J'avais souligné les dangers d'une opération de distribution de cash dans un de mes précédents billets sur buzzforbiz.com.
Loin d'être visionnaire, j'ai peut être été juste assez lucide pour annoncer comme beaucoup que distribuer des billets de banque dans la rue était risqué. Comme je le disais, c'est faire appel à un sens de la retenue que les Parisiens (et d'autres) n'auront jamais. Surtout en fin d'année de crise, juste avant Noël et après les impôts...
J'ai juste commis une petite erreur en annonçant que cette opération était légale. Bon certes la contravention se monte à 150 euros car il est interdit de distribuer de l'argent pour une opération publicitaire. Mais vu l'enjeu, les 50 personnes qui bossent sur ce buzz et les vigiles recrutés + 100.000 euros distribués, on est plus à 150 euros près.
Situation à 11h00 : tendue
La réalité dépasse la fiction.
D'après la préfecture de police, près de 5000 personnes étaient massées sur le Champ de Mars en attendant le bus de Mailorama. No comment.
Et des bus près du Champ de Mars un samedi, il y en a beaucoup. Résultat : à chaque arrivée d'un bus, la foule traversait n'importe comment pour taper contre les vitres. Risques de la circulation, dégradations et j'en passe. Beaucoup de jeunes (à capuches selon la préfecture qui a senti le besoin de le préciser) visiblement impatients faisaient monter la pression par bousculades.
A 12h00 : annulation.
Comme l'avait proposé Rentabiliweb, organisateur de l'opération de buzz marketing, la distribution de billets a donc été annulée face aux troubles possibles à l'ordre public.
Mais l'annonce a été faite tardivement et Rentabiliweb ne s'est pas présenté. L'information parvient enfin aux médias grâce à la police et les mégaphones de la presse informent la population. L'erreur de Rentabiliweb se situe selon moi à ce niveau. Mais ils ne sont pas forcements responsables de la suite...
Tout le monde rentre chez soi ? non...
Pas si simple, on est pas dans un livre marketing mais dans la vraie vie. C'est bien dommage. Dixit Les Inconnus : "Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont.".
Bilan :
Des oranges et des pommes (à proximité) pleuvent sur les voitures et les passants. Les vitrines des commerces à proximité sont protégées par les CRS. Puis la police subit des jets de projectiles divers, et une voiture est retournée par des cons en colère. (Je remplace la version officielle "jeunes" par "cons" volontairement). Une dizaine de personnes sont interpellées.
L'argent rend débile, et une foule se comporte comme un troupeau. L'oublier peut coûter cher. Image entachée, retombées négatives dans la presse et un deuxième échec pour Stéphane Boukris. Je lui souhaite de réussir sa prochaine opération car la critique est facile et l'art est difficile. Je respecte son travail. Cela dit c'était prévisible.
Tant mieux pour le Secours Populaire
Rentabiliweb a annoncé être très déçu de la tournure des évènements et a décidé comme convenu d'attribuer la dotation de 100.000 euros au Secours Populaire. A des gens qui en ont vraiment besoin et qui, j'en suis certain, ne se battront pas pour en avoir un morceau. Question de dignité. A méditer.
Mon avis : "J'accuse !" mais pas ceux que la presse voudrait accuser.
Blâmer Mailorama, c'est facile, blâmer Stéphane Boukris (que je n'ai pas encore le plaisir de connaître personnellement), c'est facile. Porter plainte contre l'organisateur, c'est un réflexe bien trop rapide.
Quand une de équipe foot gagne (ou perd) un match et que la foule se masse sur les Champs Élysées pour finalement casser des vitrines, on ne blâme pas l'organisateur : pourquoi ici ?
Ne nous trompons pas de coupables. Les personnes qui se comportent en sauvages sont les coupables. Ceux qui lancent des projectiles, frappent les passant, retournent une voiture, sont les coupables. Pas Mailorama, pas Rentabiliweb, pas Stéphane Boukris qui fait un coupable beaucoup trop facile à désigner.
Une photo publiée sur Agoravox montre bien que la violence était gratuite (à terre, c'est un photographe) et sans aucun lien avec une "déception". (Ou alors je ne sais plus reconnaître une personne déçue d'une agression gratuite).
La vidéo sur place rapportée par Libération est sans appel. Condamner Rentabiliweb et Mailorama, c'est simplement donner raison à gens agressifs.
Je vous laisse à votre réflexion mais tous les commentaires sont les bienvenus !
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Dans d'autres pays la distribution d'argent dans la rue se passe sans émeutes, ex avec Bill le Renfloueur : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/02/05/01011-20090205FILWWW00305-distribution-d-argent-liquide-a-new-york.php
Faut croire qu'en France on est très con ! :)